PTEN Hamartoma Tumour Syndrome
La maladie de Cowden et les syndromes apparentés sont rassemblés sous l’acronyme PHTS pour PTEN Hamartoma Tumor Syndrome. La dénomination « maladie de Cowden » provient du nom de la première patiente décrite. Il s’agit d’une maladie héréditaire rare, dont les symptômes varient entre les familles et au sein même des familles.La maladie peut virtuellement toucher tous les organes et aboutir à des présentations très atypiques, telles que le syndrome de Bannayan Riley Ruvalcaba dans les formes pédiatriques, le syndrome de Lhermitte-Duclos dans les atteintes cérébelleuses, le syndrome macrocéphalie-autisme lors d’atteintes comportementales ou le syndrome de SOLAMEN (pour segmental overgrowth, lipomatosis, arteriovenous malformation and epidermal nevus) en cas de troubles localisés du développement.
Les signes cliniques les plus fréquemment rencontrés comprennent la macrocéphalie (augmentation du périmètre cranien), les signes cutanéomuqueux (80 à 90% des patients) dont la typique papillomatose orale fait partie, et la survenue plus inconstante au cours de l’existence de lésions hyperplasiques, hamartomateuses ou tumorales touchant de multiples organes (sein, thyroïde, tractus digestif, cervelet, peau, rein). Aucune de ces lésions n’est en elle-même significative du diagnostic mais leur association permet d’évoquer le diagnostic et d’indiquer l’analyse moléculaire. La complication majeure de la maladie est représentée par la survenue précoce de tumeurs malignes localisées principalement au niveau du sein (risque cumulé à 70 ans supérieur à 70%) et de la thyroïde (risque cumulé à 70 ans supérieur à 20%).
La maladie de Cowden et les syndromes apparentés PHTS sont dus à des mutations génétiques prédisposantes du gène suppresseur de tumeur PTEN, identifiées chez environ 80 % des patients.
Il s’agit d’un syndrome de transmission autosomique dominant avec une probabilité de transmission à la descendance de 50%. Il y a entre 10% et 44% de néomutations ce qui signifie que certaines personnes atteintes n’ont aucune histoire familiale car elles sont les premières dans leur famille chez qui la mutation est apparue (voir NF1, NF2, polypose et LFS).
La prise en charge médicale diffère selon l’âge et le sexe.
Chez l’enfant, le suivi sera annuel, associant examen clinique, examen dermatologique, bilan psychomoteur, et échographie thyroïdienne à partir de l’âge de 10 ans. Sur le plan thérapeutique, trois points sont à souligner : i) les fréquentes complications des malformations vasculaires profondes, justifiant leur traitement le plus tôt possible; ii) l’existence de mélanomes malins de l’enfant, justifiant une exérèse des lésions mélaniques suspectes ; iii) l’existence de cancer de la thyroïde sur lobe restant après thyroïdectomie partielle faisant préférer à ce geste une thyroïdectomie totale en cas d’indication de résection chirurgicale de lésions thyroïdiennes.
Chez l’adulte, la prise en charge est dominée par celle du risque cancéreux. La prise en charge du risque tumoral mammaire dépend de la qualité du dépistage réalisable. La prise en charge du risque de cancer de l’endomètre repose sur une surveillance par échographie pelvienne endovaginale et sus-pubienne annuelle à partir de 30 ans. La chirurgie prophylactique (hystérectomie totale et annexectomie bilatérale) est une option pour laquelle la patiente doit être accompagnée dans un cadre multidisciplinaire. La prise en charge du risque thyroïdien repose sur un suivi échographique thyroïdien annuel et une indication de thyroïdectomie totale en cas de nodules multiples ou de goitre multi nodulaire. La prise en charge du risque de cancer du rein repose sur un suivi échographique rénal.La prise en charge du risque de cancer colorectal repose sur un dépistage colique par coloscopie systématique.
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